Vers la création d’un atelier départemental de la mobilité et des transports

Objet de nombreuses discussions et revendications issues du mouvement syndical, du tissu associatif et du mouvement des « gilets jaunes », la question de la mobilité devient un axe central de la reconquête des services publics et de la quête d’égalité.
Ce fut le point essentiel de la réunion des adhérents de Causes communes 56, le 12 mars dernier à Auray. Nous avons travaillé à la mise en place d’un « atelier départemental de la mobilité et des transports ».
Ramon Falguier a présenté le projet d’adresse aux acteurs de la défense des transports publics et des alternatives au « tout voiture ». Actuellement, pour l’essentiel, les organisations et associations travaillent isolément à préserver ce bien public. L’idée de cet appel est de permettre leur rencontre et de susciter le travail en commun afin de constituer un pôle de propositions et d’actions. (Voir ici le contenu de l’appel).
Toutes les interventions ont convergé vers l’opportunité d’organiser une telle initiative. Les participants ont pointé l’inadaptation manifeste entre les besoins de la population et la réponse des publics ou privés du secteur. Le département du Morbihan présente un contraste marqué entre les zones littorales, relativement bien desservies et le centre Bretagne, largement délaissé. Les premières bénéficient d’un réseau grande vitesse en lien avec les structures économiques et avec les ressources touristiques. Les secondes paient le prix fort de l’enclavement.
Au moment où le travail s’éloigne du lieu de résidence, l’organisation de la mobilité devient une question essentielle. La réponse ne peut résider dans les offres « low cost » que sont le covoiturage et les bus Macron. Pas plus que dans l’indexation des horaires TER à ceux des TGV.
La Région Bretagne, décisionnaire dans ce domaine, a fait le choix du tout TGV au détriment des dessertes locales et de l’intermodalité. Résultat : actuellement le budget de fonctionnement des TER en Bretagne est de 150 millions d’euros avec des recettes de billetterie de 50 millions d’euros, soit 100 millions d’euros de déficit. N’attendons pas que le Conseil régional invoque ce déficit pour encore plus renoncer au transport ferroviaire de proximité. Le dossier des transports doit être partie intégrante d’une réflexion cohérente sur l’aménagement du territoire.

Les participants ont fait part d’expériences nouvelles, de réflexions menées dans plusieurs endroits du département. A Ploërmel, par exemple, les bus de petite capacité semblent répondre à une meilleure desserte des lieux isolés. Les grandes agglomérations ne sont pas épargnées par l’inadéquation des transports en commun et de la demande. Le fort trafic de voitures individuelles le montre. Les questions d’accessibilité, de fréquence et de coût doivent émerger.
Une réflexion toute particulière doit porter sur la gratuité des transports en commun et d’autres formes de mobilité. Là aussi les expériences menées dans plusieurs villes du pays montrent que le coût des transports est un obstacle à sa fréquentation.
Enfin, et surtout, envisager une politique nouvelle de la mobilité suppose de changer totalement de paradigme environnemental. Les transports des personnes et des biens génèrent une part importante des émissions dangereuses. L’avenir des transports se dessine en gardant à distance les recettes d’un système libéral mortifère.
Les participants ont donc décidé :
– De proposer la création de cet atelier départemental de la mobilité et des transports ;
– De dresser la liste des associations, syndicats et organisations que le sujet mobilise
– D’inviter à la première réunion de cet atelier le mercredi 24 avril 2019 à 19h00.
– De recueillir un maximum de témoignages des usagers.