Finances publiques : mobilisation en Morbihan contre un projet dévastateur

Quatre cents personnes (salariés et usagers) se sont rassemblées lundi 16 septembre devant le centre des impôts d’Auray menacé de fermeture. Fait notable, 30 élus locaux ont participé à ce rassemblement. Un autre rassemblement s’est tenu le 17 septembre devant le centre des impôts de Ploërmel.
La grève qui a été reconduite a été massivement suivie par 66% du personnel. Cette mobilisation montre combien les salariés du service public, les usagers, les élus sont exaspérés du recul du service public et prêts à se mobiliser pour le défendre contre la destruction du réseau des finances publiques programmée sur trois ans dans le Morbihan.
Après la suppression de 16 trésoreries et de 200 emplois dans le Morbihan au cours des 15 dernières années, le projet Darmanin se soldera par la fermeture des dernières trésoreries dans le département : Vannes municipale, Vannes Ménimur, Pontivy, Baud, Hennebont, Questembert, Le Palais, Ploërmel, Port Louis, Gourin, La Roche-Bernard, Locminé et Malestroit.
Le ministre Darmanin a présenté en 2018 un projet de réorganisation du réseau des centres des impôts. Ce projet vise à ne plus accepter les paiements en numéraire, à supprimer les lieux d’accueil du public et à ne plus recevoir que sur rendez-vous.
L’objectif est de faire accueillir les usagers dans le réseau des “maisons de service au public”. Ces points de contact, sans financement, sans présence permanente (un jour par semaine ou un jour par mois) offriront un service réduit (un accès informatique, au mieux un relai pour prendre un rendez-vous).
Cette évolution s’inscrit dans une politique générale de disparition du service public de proximité dans les territoires et de concentration des missions de finances publiques dans des hyper-structures éloignées des usagers.
Dès lors, une question mérite d’être posée. A l’heure où de partout (centres des impôts, RATP, services d’urgence, retraites, SNCF, centres d’incendie et de secours, université), des résistances apparaissent, des mobilisations s’organisent, à l’heure où certains à gauche parlent de rassemblement et de convergence, ne faudrait-il pas réfléchir, au moins à l’échelle du département, à la création d’un espace de rencontres. Un espace permettant à tous ceux et celles qui sont engagés dans des batailles locales de mettre en commun leurs expériences, leurs combats, leurs échecs, leurs victoires et essayer de travailler à des convergences possibles?