Municipales : la déclaration de Causes communes 56

Les élections municipales des 15 et 22 mars prochains se préparent dans un contexte politique et social lourd. La démolition violente du système de retraites solidaire ; la dégradation accélérée des services publics de santé, d’éducation et de transports ; l’allégeance à tous les traités de libre-échange avec ses conséquences pour l’agriculture ; le renoncement à toute visée écologique égalitaire et juste ; le renforcement de l’arsenal judiciaire et policier à l’encontre de celles et ceux qui protestent ; le recul démocratique à tous les étages, tout cela témoigne d’une société française blessée par cette vague ultra-libérale et autoritaire conduite par Macron.
Ce contexte pèsera fortement sur ces élections municipales. L’institution politique la plus proche des citoyens n’échappera pas aux conséquences de ce climat délétère. Chacun pourra mesurer, dans les visées et projets des candidats, ce qui fera avancer la cohésion de la population, reculer les inégalités et progresser la pratique de la démocratie. Mais aussi, chacun pourra observer ce qui laissera les injustices se poursuivre, le clientélisme opérer et le pouvoir de quelques-uns se renforcer. L’heure est à un renouveau drastique des pratiques et des personnels politiques au service des populations dans les communes.
Causes communes 56 est fidèle à sa vocation et, bien sûr, ne présente pas de candidat. Mais, fidèles à cette vocation, nous disons ce qui, à nos yeux, correspond à notre engagement pour une société plus juste, écologique, sociale et laïque. Des valeurs qui doivent être portées par des candidat.e.s issu.e.s des partis et mouvements engagés dans la réelle transformation de la société, mais aussi par des collectifs de citoyens inspirés des mêmes objectifs.
Dans ce département du Morbihan, la priorité est l’action pour réduire les inégalités qui touchent les citoyens comme les communes. De nombreuses villes du littoral doivent freiner la gentrification par des dispositifs sociaux puissants. Elles en ont les moyens au regard des nombreuses opérations immobilières élevées. Elles doivent aussi contribuer à développer les territoires du centre-Morbihan qui ne bénéficient pas des mêmes revenus spéculatifs.
La pratique démocratique doit être un des points essentiels des programmes des candidats. Le temps des décisions par un exécutif souvent éloigné des réalités est révolu. Celui de la participation directe et réelle des citoyens aux décisions communales doit s’ouvrir. Avec des outils nouveaux, comme les referendums et les agoras de la démocratie.
Nous attendons également des candidats que les politiques publiques soient conformes aux exigences de la lutte contre le réchauffement climatique et que la transition écologique soit au cœur du projet communal.
Nous serons aussi attentifs aux candidats qui entendent préserver et développer la primauté de l’exercice communal. Nous ne sommes pas opposés à la mutualisation de moyens entre communes, mais les communautés d’agglomérations et de communes sont les outils du libéralisme pour éloigner les décisions des citoyens. Elles trop souvent sont le lieu de pratiques non-démocratiques et d’intrusion du lobbying. Il est possible et nécessaire pour les communes, de reconquérir des compétences annexées par les communautés et confisquées par l’Etat : eau et assainissement, solutions locales de production d’énergie non-fossile, emploi et économie locale. Nous serons naturellement du côté de ceux qui iront jusqu’à la désobéissance civile.
Enfin, nous invitons les forces de la gauche de transformation à poursuivre, lors de ces élections municipales, leur travail de rassemblement sur des engagements clairs. Nous en sommes convaincus, la construction de forces unies indispensables pour stopper l’offensive ultra-libérale passe par la clarté, la transparence et l’interaction démocratique la plus accrue possible avec les citoyens et leurs combats. L’échéance des élections municipales peut marquer une étape dans ce sens. La visée d’une humanité heureuse passe par là.