«La pandémie ne doit pas servir à étouffer les luttes», par Corinne Morel Darleux:

Dans un entretien à Mediapart, l’essayiste et élue régionale Corinne Morel Darleux espère voir se développer une « archipélisation » des élans de solidarité pour préparer l’après et en appelle à la « dignité du présent » pour faire face à ce qui nous arrive.
Dans un essai percutant publié l’an dernier aux éditions Libertalia, Corinne Morel Darleux, conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes et militante écosocialiste, invitait à une profonde réflexion sur la compétition et le consumérisme de nos sociétés. Plutôt que de se fondre dans le moule, elle invitait à prendre un pas de côté et à refuser « de parvenir », prenant en exemple la figure du navigateur Bernard Moitessier qui, en 1969, avait renoncé à terminer une course en solitaire autour du monde.
Ce petit ouvrage intitulé Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce prend aujourd’hui une lumière nouvelle. Imprégné de la perspective de l’effondrement, il ne prône pas pour autant le repli individuel face à la catastrophe, encore moins l’abdication de la volonté. Il encourage au contraire à chercher les « petites brèches de liberté » pour se mettre en action, faire des choix autonomes, et renouer avec la dignité. « Il est temps de réfléchir à une éthique de l’effondrement associée au projet politique, ancrée dans le réel », écrit l’autrice. Entretien.