“L’État se défausse sur les collectivités territoriales et sur les famille”, Philippe Jumeau

L’épidémie du Covid-19 a mis en avant le besoin d’une réorientation de notre société actuellement basée sur la marchandisation. L’école doit être reconnue comme un bien commun indispensable à tous, explique Philippe Jumeau, secrétaire du PCF 56.
En ce sens, l’attitude de Macron et de son gouvernement est irresponsable : l’annonce d’une date de réouverture des écoles ne s’accompagne d’aucune véritable politique pour rendre cette reprise possible ! L’État se défausse sur les collectivités territoriales et sur les familles et laisse les enseignant.e.s dans l’inquiétude la plus profonde. À chacun de bricoler avec les moyens du bord, quitte à provoquer une relance de l’épidémie…
Pire, le gouvernement cherche à instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer son projet pour l’éducation : une école à la carte, différent d’un territoire à l’autre, d’un élève à l’autre. Si le 11 mai, seuls les enfants qui n’ont pas d’autre choix retournent à l’école, comment croire qu’il en sera autrement en septembre ? Si ne sont pas créées rapidement les conditions d’une rentrée de qualité pour toutes et tous, alors petit à petit, le Service Public d’Éducation sera une école au rabais, pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix. Toutes les familles qui le peuvent chercheront d’autres solutions, ailleurs, dans le privé, en mobilisant les ressources familiales ou en ayant recours à l’enseignement à distance.
Les enfants ont besoin d’une école publique où ils pourront tous et toutes apprendre ensemble. Les conditions, doivent être réunies le plus rapidement possible : sanitaires, bien sûr, mais aussi démocratiques : la reprise scolaire doit être construite par l’ensemble des acteurs de l’éducation, pas imposée d’en haut, sans entendre celles et ceux qui savent vraiment ce que c’est qu’un élève et qu’une classe, et pédagogiques : il y a besoin d’enseignant-e-s et de personnels plus nombreux, de temps pour la concertation et l’évolution des pratiques, de programmes aménagés… Elles impliquent un changement radical de politique pour l’école.