Des masques pour les collégiens et les lycéens du Morbihan!

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a présenté le 25 août dernier, le protocole sanitaire applicable aux établissements scolaires dès le jour de la rentrée. Ce protocole, particulièrement flou sur bien des points, est quasiment identique à celui qui avait été promulgué en juillet avec, en plus, l’obligation faite aux enseignants et aux élèves des lycées et collèges de porter le masque.
Alors que les associations de parents d’élèves, les syndicats d’ enseignants et de nombreux élus ont demandé que les masques soient distribués gratuitement aux élèves, le gouvernement a décidé que l’état ne financerait pas la mesure en faisant porter l’achat des masques sur les familles.
Deux arguments ont été avancés par Blanquer pour justifier la dérobade du gouvernement : « Les masques sont assimilables à des fournitures scolaires et doivent donc être financés par les parents. » « Dans aucun pays d’Europe l’état ne prend en charge la fourniture des masques en milieu scolaire. »
Ces deux arguments ne sont pas recevables :
- Jusqu’à la mise au point d’un vaccin, les masques sont la seule protection efficace pour limiter la progression de la pandémie de Covid 19. Leur port obligatoire est une mesure de santé publique et doit à ce titre, alors que l’épidémie reprend, être pris en charge par la puissance publique. Comment comprendre que l’état finance les masques des enseignants avec une justification sanitaire et que celle-ci disparait lorsqu’il s’agit des élèves. Comment comprendre que l’état attribue des dizaines de milliards pour sauver les entreprises et n’assume pas ses responsabilités en matière de sécurité sanitaire des élèves.
- Contrairement à ce qu’affirme le ministre, pris en flagrant délit de mensonge, certains états européens financent les masques des élèves : C’est notamment le cas de la Grèce, dont la situation financière n’est pourtant pas florissante, qui a voté une dotation aux communes afin qu’elles distribuent gratuitement des masques aux élèves. C’est le cas de l’Italie qui distribue quotidiennement 11 millions de masques à tous les élèves et professeurs de l’enseignement secondaire
La non prise en charge, en France, des masques en milieu scolaire est une folie sur le plan sanitaire et une discrimination insupportable pour les familles qui ne pourront pas payer. Le coût de l’achat des masques chirurgicaux jugés bien plus efficace que les masques lavables, est estimé pour une famille de deux enfants à un peu plus de 100 euros par mois. Compte tenu de ce coût, Il est à craindre que de nombreux élèves ne viennent au collège et au lycée avec le même masque plié en quatre au fond d’une poche pendant plusieurs jours et ne soient pas protégés avec le risque, même s’ils sont asymptomatiques, de transmettre le virus à parents et grands parents.
Face au désengagement inadmissible et coupable de l’état il faut trouver d’urgence d’autres sources de financement. Les régions qui ont compétence sur les lycées et les départements qui ont compétence sur les collèges doivent se substituer à l’état défaillant et ceci dès les premiers jours de la rentrée afin d’éviter l’apparition de nouveaux foyers (clusters) .
Certains n’ont pas attendu. Les régions Occitanie, Hauts-de-France, Ile-de-France, Grand-Est ont décidé de financer la gratuité des masques dans les lycées. Pour les collèges, les départements de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Puy-de-Dôme, de la Seine-Maritime, de la Gironde, de Charente, des Landes, de Charente Maritime, de Dordogne, des Pyrénées Atlantique, des Yvelines, ont décidé de faire de même.
Pour l’heure ni la région Bretagne, ni le département du Morbihan n’ont prévu de financer la gratuité des masques dans les établissements sur lesquels ils ont compétence.
L’heure n’est pas à l’attentisme, il faut agir vite. Causes communes 56 soutient les initiatives associatives, syndicales, politiques pour obtenir la gratuité des masques.
Causes communes 56 suggère qu’une réunion des instances représentatives des parents d’élèves, des enseignants et des élus morbihannais puisse se tenir dans les meilleurs délais afin de dégager les financement qui permettront de sauvegarder la sécurité sanitaire à laquelle les élèves et leur famille ont droit.
Causes communes 56