Mathieu Rigouste : « Pour prospérer, le capitalisme joue la carte sécuritaire »

Mathieu Rigouste : « Pour prospérer, le capitalisme joue la carte sécuritaire »

La conjonction de l’état d’urgence sanitaire et des attaques terroristes permet aux classes dominantes, selon Mathieu Rigouste, de renforcer le schéma contre-insurrectionnel : fabrication d’« un ennemi intérieur », « fichage des subversifs », « collaboration intensive des médias dominants ». Mais les luttes n’ont pas dit leur dernier mot.

Mathieu Rigouste est sociologue et essayiste, chercheur indépendant en sciences sociales. Il a notamment publié Un seul héros, le peuple (éditions Premiers Matins de Novembre, mars 2020) et La domination policière — une violence industrielle (La Fabrique, novembre 2012).


Reporterre — Que pensez-vous du déchaînement rhétorique et verbal qui s’est produit à propos de l’« islamo-gauchisme »  ?

Mathieu Rigouste — Lorsqu’un système de domination entre en crise, il a tendance à piocher dans des répertoires qui ciblent d’un côté les révolutionnaires et de l’autre les « impurs ». Il désigne un ennemi intérieur à deux faces, quelque chose comme une alliance entre l‘étranger et le subversif, qu’il s’agirait de purger pour rétablir l’ordre social. De cette manière, la figure de l’islamo-gauchisme recompose la figure du judéo-bolchévique. Stigmatiser l’ennemi intérieur permet de désigner un segment de la population comme le milieu de prolifération de la subversion. On sait à quoi cela a servi dans les années 1930. On connaît moins la manière dont une autre figure beaucoup plus proche a été instrumentalisée durant la guerre d’Algérie : la figure de l’indigène musulman indépendantiste manipulé par le communiste, à la solde de l’Union soviétique.

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