L’argent sale du capital : pour un ISF climatique

15. novembre 2020 Contribution 0
L’argent sale du capital : pour un ISF climatique

Greenpeace France, en collaboration avec le cabinet d’analyse Carbone 4, a estimé l’empreinte carbone du patrimoine financier détenu par les ménages en fonction de leurs revenus. Les conclusions vont-elles vous surprendre ?

Plus on est riche, plus on consomme, plus on pollue

En raison de leur train de vie, les 1 % les plus riches de la planète seraient responsables de deux fois plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre. 

De plus ce sont les populations les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut au réchauffement climatique, lequel agit à l’heure actuelle comme un accélérateur des inégalités, selon l’ONU

En France, le constat est le même : le niveau d’émission d’un individu est fonction croissante de son niveau de vie. Ainsi, d’après une étude de l’OFCE, l’empreinte carbone des ménages aux revenus les plus bas s’élève seulement à 15,2 tonnes d’équivalent CO2 (tCO2eq) contre 40,4 tCO2eq pour ceux aux revenus les plus hauts soit 2,7 fois plus.

tabelau emission carbone selon les revenus Greenpeace France
Graphique : Décomposition des émissions de GES par source et produit selon les déciles de niveau de vie

Plus on est riche, plus on possède, plus on pollue

Si ces données sur l’impact environnemental de la consommation des ménages révèlent de premières inégalités, elles doivent être complétées par celles sur le patrimoine financier. En effet, le patrimoine financier détenu par les ménages n’est pas sans impacts sur les émissions de CO2.  Par exemple, posséder des actions BNP Paribas revient à investir dans des actifs fossiles, notamment du charbon : d’après un rapport des Amis de la terre et d’Oxfam, en 2018, les activités de cette banque étaient responsables de l’émission de 782 millions de tonnes de CO2eq, soit 16 tonnes de CO2eq pour un investissement de 1000 euros. Cela revient à financer des activités polluantes et à en tirer des bénéfices.

Dans notre rapport, nous montrons que le patrimoine financier moyen des 1 % des ménages avec les plus hauts revenus émet 66 fois plus de GES que celui des 10 % des ménages avec les revenus les plus faibles. 

Greenpeace France a aussi estimé l’empreinte carbone du patrimoine financier assujetti en 2017 à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), avant sa suppression par Emmanuel Macron. L’exploitation des données disponibles conduit à une empreinte estimée à 97 millions de tonnes de CO2eq par an. Pour avoir un ordre de grandeur de son importance, l’empreinte carbone de la France se monte à 749 MtCO2eq. À elles seules, les émissions de gaz à effet de serre associées au patrimoine financier détenu par les ménages assujettis à l’ISF en 2017 représentent environ un tiers de l’ensemble des émissions liées au patrimoine financier des ménages français.

Pour lire la suite, c’est ici

Lire aussi la tribune de Clément Sénéchal au JJD


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