En Bretagne, des journalistes enquêtant sur l’agro-industrie sont victimes d’actes dangereux

Cette semaine, la voiture de la journaliste bretonne Morgan Large, qui enquête sur le secteur agro-industriel local, a été sabotée, et une journaliste allemande a été agressée par un agriculteur. Des médias bretons appellent à la grève et au rassemblement mardi 6 avril.
Les intimidations à l’encontre des journalistes qui enquêtent sur l’industrie agroalimentaire bretonne continuent. Mercredi 31 mars, la journaliste de la radio associative bilingue franco-bretonne Radio Kreiz Breizh, Morgan Large, installée à Glomel (Côtes-d’Armor), a découvert que deux boulons fixant une des roues arrière de son véhicule avaient été retirés. « J’ai réalisé que ça faisait sans doute trois jours que je roulais comme ça, parce que j’avais entendu du bruit dans la nuit de dimanche à lundi, raconte-t-elle à Reporterre, encore sous le choc. Aujourd’hui, j’ai dû rouler à nouveau, j’étais à 80 km/h sur la quatre voies avec des nausées. Quelle sera la prochaine étape, va-t-on incendier ma maison pendant que je dors ? »
Selon la journaliste, cet acte de malveillance est directement lié à ses investigations sur le secteur agro-industriel breton. Depuis vingt ans qu’elle travaille sur ces sujets, à Radio Kreiz Breizh et comme journaliste indépendante, les coups de pression se succèdent. « Il y a un peu plus de dix ans, j’avais consacré une émission à un projet de porcherie de 800 mères — ce qui est énorme — dans une petite commune. Le maire de cette dernière m’a appelée pendant le direct pour me dire qu’il nous retirait ses subventions », se souvient-elle.
La journaliste poursuit : « Lorsque j’étais élue dans mon village, il est arrivé que notre radio perde des subventions suite à certaines de mes déclarations. Récemment, dans le cadre d’une enquête, j’ai appelé une grande coopérative agricole. Mon interlocuteur a commencé à me dire qu’il ne m’avait pas sollicitée pour faire un article sur le groupe puis, quand je lui ai indiqué que j’écrirai qu’il ne voulait pas s’exprimer, il m’a répondu que je le manipulais et qu’il allait porter plainte. »
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